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16 mars 2021

La vaccination du chat

Vacciner son chat, c’est le protéger contre certaines maladies infectieuses parfois mortelles. Par le Dr Marion Chalamet

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Vacciner son chat, c’est le protéger contre certaines maladies infectieuses parfois mortelles. 

C’est un acte de médecine préventive qui s’intègre dans la consultation annuelle de santé de votre chat. Au cours de cette consultation le praticien examine votre compagnon de manière exhaustive et établit un bilan clinique de celui-ci.

Quand vacciner votre chaton ou votre chat ?

Pour les chatons : premiers vaccins :

Dès l’âge de 2 mois, les chatons ne sont plus protégés par les anticorps de leur mère. Il est donc recommandé de commencer à les vacciner à ce moment-là et d’effectuer une injection toutes les quatre semaines : la dernière injection devant avoir lieu après les 16 semaines révolues de l’animal.

Le premier rappel est effectué entre 6 mois et 1 an d’âge.

Ex : un chaton présenté pour la première fois à 2.5 mois chez le vétérinaire recevra donc une première injection à 2.5 mois, une seconde à 3.5 mois et une dernière à 4.5 mois. Le premier rappel est effectué entre 6 mois et 1 an d’âge.

Pour les chats adultes : rappels annuels :

Il est fortement conseillé de vacciner régulièrement votre chat pour réactiver ses anticorps vaccinaux et continuer à le protéger des maladies infectieuses contre lesquelles il avait été vacciné chaton. 

Tous les ans, le Centre Hospitalier Vétérinaire Atlantia vous envoie un rappel pour ne pas que vous oubliiez d’effectuer le bilan annuel de santé de votre chat, visite au cours de laquelle, le rappel vaccinal sera effectué si besoin. En effet les recommandations en termes de fréquence de vaccination évoluant régulièrement ; le Centre Hospitalier Vétérinaire Atlantia vous propose un protocole vaccinal conforme aux recommandations d’experts et personnalisé. Un protocole vaccinal doit être adapté à chaque patient en fonction des risques infectieux encourus inhérents à son mode de vie. 

Même si votre chat est âgé (et surtout s’il est âgé), il ne faut pas oublier ses rappels, car ses défenses immunitaires s’amenuisent avec le temps et il devient plus fragile.

Les vaccinations de votre chat doivent être à jour, en particulier si vous l’emmenez en voyage ou s’il est gardé dans une pension.

Le saviez-vous ?

Passeport européen

Depuis le 1er octobre 2004, tout chien, chat ou furet voyageant dans l’Union européenne avec son propriétaire ou à titre commercial doit être identifié, vacciné contre la rage et être en possession d’un passeport européen fourni et rempli par un vétérinaire.

Contre quelles maladies vacciner son chat ?

Le Coryza (Herpèsvirus, Calicivirus, Chlamydia)

Ce syndrome touche potentiellement tous les chats : les animaux vivant en communauté (chatterie, refuge, « famille nombreuse », chats semi-sauvages), les chatons et les adultes non vaccinés, et même les chats d’appartement non vaccinés.

Après une période de 2 à 5 jours d’incubation, les symptômes apparaissent : il s’agit de signes respiratoires (toux, éternuements), d’écoulements des yeux et du nez, d’une perte d’appétit, et, parfois, de « taches » rouges dans la bouche (ulcères buccaux). Lors de chlamydiose féline, c’est l’atteinte oculaire qui prédomine : écoulement de larmes et paupières rouges voire gonflées, parfois associée à des troubles respiratoires (toux sèche, forte et quinteuse).

La contagion s’effectue (comme pour la grippe chez l’Homme) sans contact direct (éternuements) ou par les propriétaires de chat interposés (les agents infectieux concernés sont très résistants dans le milieu extérieur et peuvent être transportés sur des vêtements, sous des semelles de chaussures…). Toutefois, cette maladie n’est pas transmissible à l’Homme.

Cette maladie peut devenir grave dans la mesure ou la fièvre et la perte de l’odorat liée à l’encombrement nasal peuvent entraîner une perte d’appétit, une déshydratation et une altération importante de l’état général menant, dans les cas les plus graves, au décès du chat.

Le risque est d’autant plus important que le chat est immunodéprimé (porteur de virus entraînant une immunodéficience tels que le virus de la leucose féline ou le virus du SIDA du chat) ou que le type de virus impliqué dans le coryza est particulièrement agressif (possibilités, dans certaines formes de caliciviroses dites systémiques, d’atteintes articulaires et d’atteintes d’organes internes : hépatite, pleurésie, bronchopneumonie … conduisant à un décès quasi-inéluctable).

Pour éviter tout risque de contamination, vaccinez votre chat et n’oubliez pas les rappels.

  • Primovaccinations : 1ère injection possible dès l’âge de 8 semaines, 2ème injection 3 à 4 semaines après la 1ère injection et 3ème injection 3 à 4 semaines après la seconde injection.
  • Rappels : un premier rappel doit être effectué entre 6 mois et un an d’âge (au maximum un an après la dernière injection de primo-vaccination). La fréquence des rappels est ensuite adaptée en fonction des risques encourus par votre animal. Un rythme trisannuel est la plupart du temps suffisant.

Le saviez-vous ?

L’animal qui risque le plus de transmettre une chlamydiose respiratoire à l’Homme est le perroquet, qui peut également la transmettre au chat.

Le Typhus ou Panleucopénie féline (Parvovirus)

Le typhus félin est une maladie infectieuse du chat mortelle dans 50% à 90% des cas.

Il provoque une gastro-entérite dont les symptômes sont : douleurs, diarrhée sévère, vomissements, déshydratation et abattement intense.

Le Parvovirus responsable de la maladie est très résistant dans l’environnement ; il se retrouve dans la gorge et dans les excréments du chat et se transmet par simple voie orale ou nasale. Il peut se fixer sur les vêtements ou chaussures et être ainsi transporté sur de longues distances et infecter même des chats d’intérieur.

Chez les chattes gestantes, le virus peut également être transmis aux fœtus. Les chatons n’arriveront alors pas à terme ou naîtront avec des malformations du cervelet.

Grâce à une vaccination de plus en plus fréquente des chatons, la maladie recule. Le vaccin est très efficace et fortement recommandé.

  • Primovaccinations : 1ère injection possible dès l’âge de 8 semaines, 2ème injection 3 à 4 semaines après la 1ère injection et 3ème injection 3 à 4 semaines après la seconde injection
  • Rappels : un premier rappel doit être effectué entre 6 mois et un an d’âge (au maximum un an après la dernière injection de primo-vaccination). La fréquence des rappels est ensuite adaptée en fonction des risques encourus par votre animal. Un rythme trisannuel est la plupart du temps suffisant

La leucose féline (FeLV)

La leucose féline est due à une infection par le virus leucémogène félin (FeLV).

C’est une maladie qui évolue sur plusieurs années et dont la forme peut énormément varier d’un chat à l’autre : les animaux atteints par le virus présentent en général un ou plusieurs symptômes, discrets et passagers, lors de leur contamination ; ils connaissent ensuite une phase asymptomatique qui peut durer plusieurs années ; enfin, des symptômes graves apparaissent, aboutissant irrémédiablement au décès :

  • symptômes discrets et passagers : fièvre, ganglions volumineux, extinction de voix.
  • virus présent (animal en bonne santé) : quelques mois à quelques années sans symptômes.
  • symptômes graves : plaies qui ne guérissent pas, maladies respiratoires, gastro-entérites, gingivites, tumeurs (lymphosarcomes), anémie, leucémie…

La leucose féline se transmet de chat à chat. Bien que le virus soit présent dans toutes les sécrétions du chat malade (sang, larmes, salive, urines…), les modes de transmission principaux sont, comme pour le SIDA, la voie sexuelle et la voie sanguine. Il existe également une transmission in utero (de la mère aux chatons). Extrêmement contagieuse, cette maladie touche entre 2 et 10 % de la population féline. Ce virus est absolument inoffensif pour l’homme.

Il n’existe pas de traitement spécifique. La prévention par la vaccination est le seul moyen efficace pour lutter contre cette maladie. Pour être correctement protégé, votre chat doit avoir un rappel régulier.

  • Primovaccinations : 1ère injection possible dès l’âge de 8 semaines, 2ème injection 3 à 4 semaines après la 1ère injection. Il est important que ces deux injections soient effectuées avec la même spécialité vaccinale afin de garantir l’induction et l’établissement de la mémoire immunitaire.
  • Rappels annuels : Injection de rappel indispensable un an après la dernière injection (entre 12 et 13 mois). La fréquence des rappels suivants est déterminée en fonction du type de vaccin et des recommandations d’experts.

La rage (Rhabdovirus)

Le virus de la rage (genre Lyssavirus) est présent dans la salive de l’animal porteur.La transmission survient le plus souvent après la morsure par un animal contaminé, par griffure ou encore léchage sur la peau excoriée ou sur une muqueuse. C’est pourquoi toute morsure doit être prise au sérieux, même si l’animal est apparemment sain. Cette maladie est transmissible à l’Homme, et il n’existe aucun traitement efficace une fois que les premiers symptômes ont fait leur apparition ; c’est la raison pour laquelle la législation française est très stricte à propos de la rage et de la vaccination antirabique.

Aucun cas de rage humaine acquise sur le territoire français métropolitain n’a été rapporté depuis 1924.

La France est indemne de rage depuis 2001, mais des cas de rage sont signalés sur des animaux importés de pays non indemnes.
L’Institut Pasteur a confirmé le 31 octobre 2013 un cas de rage dans le Val d’Oise chez un chaton importé du Maroc. Un cas préoccupant a également été déclaré en mai 2015 sur un chiot Bull Terrier de 6 mois, illégalement importé des pays de l’Est. 

Plus récemment, le 13 février 2020, l’Institut Pasteur a confirmé un cas de rage chez un chien de type croisé détenu à Saint-Martin-de-Ré, sur l’Île de Ré. Ce chiot avait été trouvé au bord d’une route en Espagne et ramené en France. Des mesures ont été mises en place pour les personnes et tout animal qui auraient pu être en contact avec ce chiot. Il est rappelé qu’une fois les symptômes apparus, la rage est toujours mortelle.Le virus de la rage est neurotrope, c’est-à-dire qu’il va gagner le cerveau en cheminant par le réseau nerveux et être responsable d’une encéphalite.
L’incubation du virus est assez courte chez le chat : 15 à 30 jours.

Il existe deux formes de la maladie chez les chats :

  • La forme dite « furieuse » : C’est la plus connue, c’est l’image que l’on a tous de l’animal agressif qui salive. Le chat change alors de comportement brutalement. Il devient agressif et mord tout ce qui passe à sa portée. Des troubles de l’équilibre et de la déglutition sont également présents dans les formes évoluées.
  • La forme paralytique (ou rage dite « muette ») : Elle est nettement moins caractéristique. Le chat présente une paralysie des muscles de la mâchoire, il a des difficultés à ouvrir la gueule. Il salive abondamment.

La vaccination est le moyen le plus sûr de prévenir la maladie chez le chat et d’en limiter l’extension. On peut la pratiquer dès l’âge de trois mois, c’est à dire au moment des rappels des autres vaccins, à condition que le chat soit identifié.

  • Primovaccination : Une seule injection dès l’âge de 12 semaines (le chat doit être obligatoirement identifié par puce électronique ou tatouage). La vaccination est considérée comme valide au plus tôt 21 jours après la date de l’injection.
  • Rappel annuel : Injection de rappel est indispensable : sa fréquence est dépendante du vaccin utilisé. Pour voyager ce vaccin est indispensable pour des raisons sanitaires.

Pour en savoir sur la législation de la rage, consultez : https://agriculture.gouv.fr/rage-informations-grand-public-et-voyageurs et https://www.anivetvoyage.com/ afin de connaître les modalités spécifiques de chaque pays lors de voyage avec votre compagnon.